La « Couture Sans Force » ? Cominois bien sûr : c’est mon Cousin qui l’a inventée !
MUSÉE DE LA RUBANERIE
La « Couture Sans Force » ? Cominois bien sûr : c’est mon Cousin qui l’a inventée !
Présenté par : Olivier Clynckemaillie, Conservateur-Directeur, Délégué général
Au moment où j’écris ces lignes, Charles Aznavour est en train de me raconter sa bohème. Ah, le temps que ceux qui ne sont pas d’antan ne peuvent imaginer… Cela tombe bien car, aujourd’hui, je vous donne des nouvelles de la grande famille textile cominoise à partir d’un produit phare créé chez les frères Cousin au début du vingtième siècle… Et pour corser le défi, je vais vous raconter cette petite perle des collections de La Rubanerie à la manière du grand Charles... Aznavour ! Oui, c’est promis : au terme de ce maudit confinement, je vous l’interpréterai a cappella lors de votre prochaine visite guidée au Musée… Chiche ?
Je vous parle d’un temps que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître ! La couture en ce temps-là se faisait par le biais d’un fil au mètre sur carte. Quand elle le recevait, la cousette gémissait d’aise surtout s’il était estampillé des lettres CSF, synonyme de qualité. Le fil Cousin, le fil Cousin, ça voulait dire Couture Sans Force. Le fil Cousin, le fil Cousin, c’était le Graal textile d’alors… Quand il se déballait lentement, doucement au fil des duites cousues, laissant apercevoir la beauté du slogan, la force des images, tour à tour renaissaient l’Oiseau Bleu de France, le fil de Normandie, produits de qualité, résistance assurée comme on ne le fait plus. Le fil Cousin, le fil Cousin, fibre sensible autant que résistante. Le fil Cousin, le fil Cousin, assurait travail précis, détente !
Même qu’un jour à l’usine quand sonna la grande Guerre, il fallut mettre en pause, toutes les ouvrières fières de leur bel ouvrage, dévouées à la cause, rêvèrent qu’Herculex, Gloria, Petit Prince et toutes les grandes marques renaîtraient à nouveau pour continuer l’histoire et créer d’autres lots. Le fil Cousin, le fil Cousin, sa devise, c’était de rester frères. Le fil Cousin, le fil Cousin, pour sûr n’était pas ordinaire ! Aujourd’hui au musée pour mieux s’en souvenir il trône dans la vitrine d’un passé révolu mais qui n’a jamais pu oublier ses promesses car s’il ne se fait plus il a laissé la place à d’autres aventures, envoyant sur les mers et les corps abîmés sa virtuosité. Le fil Cousin, le fil Cousin, une aventure jamais éteinte. Le fil Cousin, le fil Cousin, soigne et équipe, mais sans contraintes !
Quand un bateau s’en va faire le tour du monde au gré des océans, il emporte avec lui drisses de qualité et tresses hallucinantes. Tandis qu’à l’hôpital les ligaments croisés, les hernies réparées, célèbrent eux-aussi le savoir-faire génial et l’inventivité. Cousin-Biotech, Cousin-Trestec, on n’a pas fini de les entendre. Cousin-Biotech, Cousin-Trestec, c’est une histoire plus qu’éloquente… Et je suis sûr que ça vous chante !
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