Le sôyeû
MUSÉE DE FOLKLORE VIE FRONTALIÈRE
Le sôyeû
Présenté par : Véronique Van de Voorde, Conservatrice du Musée de Folklore vie Frontalière
« Beh, qu’i a été sôyeû » dit la mère en parlant de bébé qui lui a fait passer une nuit blanche. « Va jeûwer, sôyeû » lance-t-elle au gamin qui l’ennuie. « Te d’vins sôyeû » avoue-t-elle à son homme qui a bu une bière de trop. « In vôt qu’i vieusit, i d’vint sôyeû » souffle-t-elle quand grand-père radote les mêmes histoires … Il y a des gens qui sont nés sôyeûs et qui le resteront toute leur vie. Ils vous tombent dessus, s’attachent, se cramponnent alors qu’on aurait volontiers fait un détour pour les éviter. Et d’autres, habituellement d’agréable compagnie, mais qui en certaines circonstances deviennent excessivement bavards et ennuyeux. On en trouve notamment dans les cafés et le patron est bien embarrassé de ménager tous ses clients…
Un moyen simple et subtil existe pour remédier à une telle situation gênante : « le sôyeu ». Le balancier, découpé dans une feuille de métal, représente un homme de profil tenant en main une scie. Il repose, en équilibre, sur le rebord du verrier placé derrière le comptoir. Lorsqu’un client éméché importune son entourage, le cabaretier pointe le sôyeû en sa direction et, d’un coup de revers de la main, le bascule. L’oscillation dure une dizaine de minutes, le temps suffisant pour vider son verre. C’est une façon bien diplomate de dire : « Tu nous scies les côtes, rentre chez toi » !
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