Pectoral d’escargot
ECOMUSEE DU PAYS DES COLLINES
Pectoral d’escargot
Présenté par : Emelie Botteldoorn, animatrice-coordinatrice
1ère moitié du 20ème siècle
Jusqu’il y a peu, se soigner passait en priorité par les plantes et autres remèdes offerts par la nature. Bien sûr, médecins et pharmaciens pratiquaient déjà – il y avait déjà aussi des vétérinaires, appelés « artis’ » - mais de là à les faire venir à la maison, il y avait une marge… Dès lors, chaque mère de famille avait ses petites recettes – certaines femmes étaient d’ailleurs réputées pour avoir des connaissances très poussées en ce domaine et étaient régulièrement consultées pour toutes sortes de bobos (et ne me parlez pas de sorcellerie même si certains ignorants ont pu tout confondre).
Parmi les remèdes, qui aujourd’hui seraient jugés farfelus (vraiment ? je vous invite à lire certaines compositions de médicaments actuels en vente en pharmacie avant de vous prononcer !), on peut citer le pectoral d’escargot. Si celui-ci vient d’une pharmacie (le contenu est d’origine, si si…), des recettes de famille existaient bien entendu. Très populaire, par exemple, le sirop de limace était réalisé à partir de grosses limaces oranges (seulement les oranges, attention), de sucre candi et de carottes, par exemple. Un vrai délice ! Les enfants rivalisaient d’ingéniosité pour avoir accès à la bouteille, soigneusement rangée dans l’armoire à pharmacie fixée en haut du mur : qui se mettait à tousser tout à coup, pour cesser aussitôt la cuillerée obtenue, qui profitait d’une inattention des parents pour escalader dangereusement les meubles. André rappelle qu’à Wodecq, le docteur Donkerwolke (début 19ème siècle) recommandait aux poitrinaires (« tuberculeux ») de gober des limaces rouges. Chez les Larions (nom local pour désigner les limaces), le seul fils qui a survécu est celui qui passait dans les prairies avec sa fourchette... Sans aller si loin, il y avait, sur toutes les étuves, une vieille casserole où macérait, tout l'hiver, quantité d'herbes avec des limaces. Par contre, ne dites pas que je vous ai conseillé de sucer des limaces ou de goûter ma mixture… A vos risques et périls !
Plus d'infos sur l'Ecomusée du Pays des Collines